> Sanggar Giri Gino Guno
Juste une belle histoire.
Le village de Bebekan appartient au regroupement villageois de Gilangharjo, de la province spéciale de Yogyakarta en Indonésie. Il est situé à près de 30 kms au sud du centre ville de Yogyakarta. Ses maisons sont au pied d'une charmante petite colline en forme d'île encerclée par un océan de vertes rizières.
Il compte 400 habitants partagés sur deux quartiers. Tous les villageois sont des travailleurs agricoles sans terre, à l'exception de certains ouvriers, ouvrières ou conducteurs de cyclo-pousse et d'un fonctionnaire (un instituteur).
Village de Bebekan
Elisabeth D. Inandiak
Tel: (08) 1804228889
Email: inandiak@idola.net
Website : www.bebekan.com
Découvrir deux reportages Géo sur le village de Bebekan :
Sur les cent maisons qui composaient le village avant le séisme du 27 mai 2006, quatre-vingt cinq se sont écroulées, en partie ou complètement. C'était à la fois de vieilles et de récentes constructions, aucune ne répondant aux normes anti-sismiques élémentaires. Deux personnes sont mortes dans le séisme et plusieurs dizaines ont été blessées. Les trois jours qui ont suivi le tremblement de terre ont été les jours les plus éprouvants. L'aide promise n'arrivait pas: aucune nourriture, ni tente, ni couverture. Les noix de coco, bananes et autres fruits poussant sur les terres de Bebekan furent une bénédiction pour survivre. Les secousses secondaires ainsi que la peur d'un tsunami continuaient à hanter les nuits des gens de Bebekan. La destruction totale des installations électriques ainsi que les violentes averses nocturnes ajoutaient encore du noir aux ténèbres.
Grande reporter, écrivain de talent, Elisabeth s’implique concrètement à faire renaître ce village de Bebekan, suite à ce tremblement de terre de mai 2006. Renaissance matérielle mais également spirituelle. Si elle a aidé la communauté à rebâtir leurs demeures, elle a surtout permis de construire un centre en forme de pavillon, lieu convivial où tous se rassemblent.
A l’aide de dons spontanés d’amis et de membres de sa famille, puis d’un réseau plus vaste touché par l’histoire de Bebekan, Elisabeth a commencé à s’investir dans l’avenir de ce village. Elle est soutenue par de nombreuses personnes, tel qu’Acep jeune coordinateur des secours pendant la catastrophe et qui est devenu le responsable du centre aujourd’hui. Ils y expérimentent une approche basée sur l’écoute des besoins concrets de la communauté. S’appuyant sur une logique d’économie de village, ils leur apportent un soutien constant. Ils ont ainsi besoin d’assez peu de fonds et au vu des résultats, on peut dire que cela fonctionne à merveille. Les arts, l’éducation par le soutien scolaire, la sensibilisation à la protection de l’environnement, la promotion discrète du retour à une agriculture organique… De nombreux domaines sont abordés au quotidien.
Destruction du village de Bebekan
Entrée du village de Bebekan
Elisabeth Prasetyo
Surtout lorsque aujourd’hui encore, le gouvernement local leur promet récoltes merveilleuses s’ils utilisent telles semences (données sans frais au départ par la compagnie qui se fera rembourser par des pourcentages sur les récoltes) et qui poussera facilement avec tel engrais spécifique (dont la société de production appartient fortuitement au fils du gouverneur…).
Je passe la soirée avec Elisabeth, Asep et d’autres jeunes qui réalisent le montage d’un film. Il a pour sujet les réjouissances et cérémonies de réconciliation après que des jalousies issues de différences dans les aides reçues par les membres de la communauté aient altérées leurs habitudes d’entraide collective. A mon départ, Elisabeth m’offre un des livres qu’elle a écrit, Le Banian Blanc, une belle histoire poétique. Sa simplicité et son humilité me fascinent, sa gentillesse me touche.
Elisabeth est enthousiaste « Nous nous sommes laissés porter par cette énergie formidable du "gotong royong" (l'entre-aide communautaire) afin de tenter de relever Bebekan de ses ruines. Cultiver l'espoir et l'effort de reconstruire non seulement une maison pour abriter le corps, mais aussi une maison pour apaiser et éblouir le cœur ».
Mais, il reste du chemin encore du chemin à parcourir. Après trois générations de terreur et menaces afin d’obliger les paysans à utiliser pesticides et engrais chimiques, il est difficile de faire changer les mentalités.
Centre Giri Gino Guno
Fête au village de Bebekan
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