> Farm LINK
FarmLink Ltd.
Somrong Village, Chumkriel Commune, Kampot District,
Kampot Province, Cambodia
P.O. Box 0728
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Derrière l’organisme de micro crédit « Amret » Kampot
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Web site : www.farmlink-cambodia.com
« Vendredi 23 juillet, nous sommes sur la côte sud du Cambodge, près de Kampot. Dans cette région, des fermiers cultivent un poivre considéré comme l'un des meilleurs au monde. Cette culture du poivre y est d’ailleurs attestée depuis le XIIIème siècle. Mais ce n'est qu’à partir de la fin du XIXème siècle qu’elle connut son apogée. Pendant la période coloniale, le poivre d'Indochine était devenu une denrée d'importation de premier ordre. La saveur forte et délicate du poivre de Kampot lui a rapidement conféré le statut d'un des meilleurs poivres au monde. Les grands chefs de cuisine français l'ont adopté pour son arôme et ses saveurs uniques.
Mais la dictature d’une violence extrême mise en place par les Khmers Rouges dans les années 70 ravage le Cambodge. Les champs furent détruits et les premiers poivriers ne furent replantés qu’à la fin des années 90.
Les paysans cambodgiens possèdent en effet une grande expertise dans les techniques de production traditionnelles. Ils le cultivent de façon biologique, c'est à dire sans pesticides ni engrais chimiques. L'engrais naturel utilisé est à base de végétaux, de déchets de crabes et de bouse de vache. Le poivre de Kampot, plante grimpante, est cultivé sur des tuteurs en bois mort. Afin de faciliter l'écoulement des eaux, les champs sont légèrement surélevés sur un terre-plein.
Dans son champ de 300 poivriers, Hem Trou et sa femme nous donnent quelques précisions. “Nous avons commences à replanter fin 98, mais trop vite les prix de vente sont redescendus à moins d’un dollar par kilo. Cela ne remboursait même pas nos frais, alors nous avons décidé de les arracher une fois encore”. Entre 2005 et 2006, près de 50% des plantations ont été détruites.
C’est à partir de cette constatation très simple qu’est né FarmLink en 2005, créée par des expatriés vivant à Kampot. Il s’agit alors d’aider les fermiers à identifier leurs difficultés pour leur permettre de les dépasser.
“Le premier problème des paysans cambodgiens est le manque de marché profitable où vendre leurs produits. Traditionnellement, les produits sont achetés à la ferme par des négociants locaux et vendus sur les marchés locaux. Ces produits sont en compétition directe avec les produits Vietnamiens ou Thaïlandais qui dictent les prix du marché. Du fait du manque d'infrastructure et de la petite taille des exploitations au Cambodge, les coûts de production au Cambodge sont souvent plus élevés que dans les pays voisins. Par conséquence il est difficile pour les paysans cambodgiens d'être compétitifs face aux produits importés” rappelle Jérome Benezech qui dirige aujourd’hui FarmLink.
Il a donc fallu leur donner les moyens d’accéder aux marchés à l’exportation. Afin de combler ce manque, FarmLink fut créée en 2007 et aide aujourd'hui les fermiers à améliorer la productivité et la qualité de leurs produits, à établir et maintenir la chaîne d'approvisionnement ainsi qu’à assurer la durabilité de leur projet en organisant des coopératives de producteurs. « Cela reste au Cambodge une petite production (20 000 tonnes par ans pour une production mondiale de 300 000 tonnes par an) et se concentre sur des marchés de niche haut de gamme, restauration et épicerie fine » explique Jérôme. Nous travaillons aujourd’hui avec près de 120 familles de producteurs qui sont propriétaires de leur terre.»
Les poivres de Kampot, qu'ils soient de couleur rouge, blanc ou noir sont un seul et même fruit issu d'une liane: le poivrier "Piper Nigrum". La couleur du poivre évolue suivant la maturité des grains.
POIVRE DE KAMPOT NOIR - baies parvenues presque à maturité, puis séchées au soleil.
POIVRE DE KAMPOT ROUGE - fruit arrivé à pleine maturité dont l'écorce devient rouge.
POIVRE DE KAMPOT BLANC - baies à pleine maturité débarrassées de leur péricarpe rouge dans l'eau, puis séchées au soleil.
Hem Trou et sa femme Hen Chan dans leur champs de poivriers.
“Notre champ produit près de 100 kg de poivre par an et le prix que nous propose FarmLink est de 5 dollar par kilo. C’est une grande différence pour nous”, s’exclame Hem Trou.
Ayant participé à une formation agricole en France autour du poivre en 2008, Hun Sen transmet ses nouvelles connaissances à l’ensemble des membres des coopératives de paysans.
Le bilan semble très positif, la destruction des plantations de poivre est stoppée, le prix du poivre au kilo a été multiplié par plus de 5 et la productivité des plantations a été multiplié par 3 en 5 ans. Cela permet aux fermiers cambodgiens de vivre dignement de leur production.
Il reste à noter que le prix de détail en France est d’environ 200 euros le kilo chez les détaillants. Encore une fois, à qui profite réellement la survie du poivre de Kampot ?…
Grappe de poivre, grains à maturité différente
Séance de tri des grains de poivres dans les locaux de FarmLINK.
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